« Cette
société refuse de se reconnaître dans le miroir que lui tend la terreur. Sous
l’impact de l’horreur, elle devient au contraire encore plus complaisante,
encore plus bornée et plus inconsciente qu’auparavant. (...) L’industrie
culturelle a banalisé la réalité de la catastrophe, la déréalisant avant
qu’elle ne devienne réalité. Le deuil spontané et le désarroi sont recouverts
par les faux rituels d’un schéma réactionnel programmé qui rend impossible
toute compréhension de la relation intrinsèque entre le terrorisme et l’ordre
existant. »
« Dans sa
tentative désespérée d’attribuer la nouvelle dimension de la terreur à une
entité étrangère, le raisonnement occidental démocratique tombe définitivement
en dessous de tout niveau intellectuel. »
« Tout ce
qui se passe aujourd’hui est un produit, soit direct soit indirect, du système
mondial unifié par la force. »
« Quand la
raison critique se tait, c’est la haine meurtrière qui prend sa place. Alors,
le caractère objectivement intenable du mode de production et du mode de vie
dominants se traduit dès lors d’une façon non plus rationnelle mais
irrationnelle. C’est ainsi que le recul de la théorie critique fut suivi par
l’avancée du fondamentalisme religieux et ethno-raciste. Tant que la critique
du capitalisme (sous sa forme radicale et émancipatrice) ne renaîtra pas, les
accès de paranoïa sociale et idéologique seront la seule et unique aune
permettant de mesurer le degré atteint par les contradictions de la société
mondiale. » (Kurz)
« Oh, il
est difficile de chercher, et ceux qui ruent se réunissent parfois en troupeaux
pour nous donner des coups de pied, mais mieux vaut mourir dans le désert que
de vivre comme un cadavre parmi les cadavres. » (Chklovski)
« L'amour
se flétrit sous la contrainte; son essence même est la liberté. Il n'est
compatible ni avec l'obéissance, ni avec la jalousie, ni la peur. »
(Shelley)
« L'homme à
l'âme vertueuse ne commande, ni n'obéit. Le pouvoir, comme une peste désolante
souille tout ce qu'il touche; et l'obéissance, fléau de tout génie, toute
vertu, toute liberté, des hommes fait des esclaves, et de l'organisme humain un
automate, une machine. » (Shelley)
«Quand cet homme
donc avait une fois ajusté ce qu’il appelait sa volonté à une chose absurde, il
allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu’au bout de la chose
absurde. L’entêtement sans l’intelligence, c’est la sottise soudée au bout de
la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une
catastrophe privée ou publique s’est écroulée sur nous, si nous examinons,
d’après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s’est
échafaudée, nous trouvons presque toujours qu’elle a été aveuglément construite
par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s’admirait. Il y a
par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des
providences. » (Hugo)
« Dans
tous les secteurs de la société actuelle, la bataille pour la motivation fait
rage. Les chômeurs n'obtiennent un droit à l'existence qu'en fournissant les
preuves d'un engagement sans relâche dans la recherche d'emplois inexistants. »
(Paoli)
« Il ne
pouvait donc y avoir de meilleure époque pour la conscience que celle-ci où
elle devient si vite un inconvénient. » (Baudouin de Bodinat)
« Mais pour
notre détriment ce monde-ci que les hommes ont rendu si inconfortable et
malencontreux, ce monde de restrictions, de gênes de toutes sortes et privation
vitales, ce monde étouffant et empoisonné, et dont l'examen est fait pour
apporter à qui s'y livre à peu près tous les dégoûts, est le seul dont nous
disposons. » (Baudouin de Bodinat)
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