« Ce souverain, qui avait
usurpé le titre réservé jadis à l'Empereur du ciel, voulait transformer la
Chine selon son idée sans tenir compte de rien ni de personne, comme si
l'empire et tous ses habitants étaient des objets malléables devenus sa
propriété personnelle. Cette rationalisation à outrance était curieusement
mêlée à des superstitions ridicules ... » (Pimpaneau)
« Les processus sociaux ne
seraient pas pathologiques si la société était pour les individus le lieu d'un
accomplissement, d'un épanouissement ou d'une réalisation d'eux-mêmes. La
critique de la réalité sociale existante, le repérage des pathologies sociales
engendrées par la société existante se font chez Marx à partir de l'idée d'une
"association dans laquelle le libre développement de chacun est la
condition du libre développement de tous". » (Fischbach)
« Nous avons donc maintenant à
concevoir l'enchaînement essentiel entre la propriété privée, la cupidité, la
séparation entre le travail, le capital et la propriété foncière, entre
l'échange et la concurrence, entre la valeur et la dévalorisation de l'homme,
entre le monopole et la concurrence, etc., bref entre toute cette aliénation et
le système de l'argent. » (Marx)
« L'économiste national nous
dit que tout est acheté par le travail et que le capital n'est rien d'autre que
le travail accumulé, mais il nous dit en même temps que, loin que le
travailleur puisse tout acheter, il lui faut se vendre lui-même et son
humanité. » (Marx)
« Avec la valorisation du monde
des choses s'accroît en rapport direct la dévalorisation du monde de l'homme. »
(Marx)
« Maintenant, l'émancipation de
l'homme ne peut plus se réaliser que contre la citoyenneté abstraite, donc
au-delà de l'illusion politique et démocratique et au-delà du travail et de la
concurrence. » (Kurz)
« Dans cette vie froidement
rationnelle, la mauvaise conscience et sa propriété de transformer des choses
en absolu s'amplifient et, parallèlement, s'amplifie aussi la souffrance
humaine. » (Hegel)
« Vous demandez à un homme de
bonne volonté, qui n’est ni votant, ni candidat, de vous exposer quelles sont
ses idées sur l’exercice du droit de suffrage. [...] Voter, c’est abdiquer ;
nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est
renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince
constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le
candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous
nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les
rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. Voter, c’est être dupe. »
(Reclus)
« On se mit à participer -
d'abord par crainte. Puis, s'étant mis à participer, on ne voulut pas que cela
fut par crainte, motivation vile et méprisable. Si bien qu'on adopta après coup
l'état d'esprit convenable. C'est là le schéma mental de la victoire
national-socialiste. » (Haffner)
« On peut définir le
totalitarisme moderne comme l'instauration, à travers l'état d'exception, d'une
guerre civile légale qui permet l'élimination non seulement des adversaires
politiques, mais aussi de catégories entières de la population qui semblent ne pas
pouvoir être intégrées au système politique. Depuis, la création délibérée d'un
état d'urgence permanent est devenue une des pratiques essentielles des États
contemporains, démocraties comprises. Il n'est pas nécessaire d'ailleurs que
l'état d'urgence soit déclaré au sens technique du mot. » (Agamben)
« Quand la fête n'est plus
possible, puisqu'il n'y a plus de présupposés sociaux et culturels pour une
expérience de la collectivité qui soit "au plus profond", "plus
semblable à la joie qu'à la mélancolie", la mémoire de la fête antique et
perdue assume dans le regret, cette attirance de la "fête" en
négatif, de la forme en creux; c'est-à-dire chaque expérience collective ou
douloureuse, qui d'une certaine manière correspond -justement en négatif- aux
caractéristiques de la vraie fête. » (Jesi)
« La vie, dans sa plénitude et
son intégrité, ne se délègue pas. » (Mumford)
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