Le numérique – on l’a vu dans l’analogie posée avec le capitalisme – est par nature totalitaire. Il aspire – comme le Capital – à s’étendre à l’infini et à embrasser la totalité du réel. Comme c’est chose impossible en étant restreint au domaine du calculable, le mode opératoire du numérique pour accroître sans limite son emprise, est d’accomplir un renversement : si le champ du calculable est irrémédiablement dévolu à n’occuper qu’une partie de la réalité, alors c’est cette dernière qui doit être restreinte à celui-ci. Rien de ce qui n’est calculable ne doit être tenu comme réel. Si quelque chose, un être, une relation, ne peut être mis sous forme de nombre, cela doit être considéré comme n’existant tout bonnement pas. (Anonyme)
C'est ainsi que les gouvernants démocrates ont pu concilier d'un commun accord leurs ventes d'armes et leur discours sur les droits de l'homme. C'est ainsi que la politique sioniste a pu concilier, dès sa création, la tragique vérité de son peuple avec le tragique déni d'un autre. C'est ainsi que les peuples se sont déclinés en groupes, en communautés, en tribus, en ghettos, en corporations. C'est ainsi que l'on a clivé la pensée en autant de disciplines. C'est ainsi que l'évidence, qui est le premier pas de la vérité, a été tacitement abolie. Et que s'est renforcée, une décennie après l'autre, la normalisation de l'incohérence. (Dominique Eddé)
L'activité de l'ouvrier, réduite à une simple abstraction de l'activité, est déterminée et réglée de tous côtés par le mouvement de la machinerie, et non l'inverse. (...) La prise en compte du procès de travail comme simple moment du procès de valorisation du capital est également posée du point de vue matériel par la transformation de l'outil de travail en machinerie, et du travail vivant en simple accessoire vivant de cette machinerie ; comme moyen de son action. (Karl Marx)
J'ai vu tous ceux qui ne se joignirent pas pour applaudir à cette insulte et à cet outrage à l'humanité proscrits et pourchassés (eux et leurs amis cloués au pilori), si bien que c'est devenu une chose entendue que nul ne peut vivre de ses talents ou de son savoir s'il n'est pas prêt à prostituer ces talents et ce savoir pour trahir son espèce ou faire sa proie de son prochain. (William Hazllit)
Un autre aspect de l'involution du système est le délabrement des infrastructures. L'édification d'un pouvoir étatique centralisé a servi pendant des siècles à créer les infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de l'économie : routes, voies ferrées, ponts, réseaux électriques, système d'approvisionnement et d'évacuation des eaux, écoles, administrations, etc. Depuis les années 1980, ces infrastructures se délitent. (...) Moins l'État assure l'entretien des infrastructures et fournit de prestations sociales, plus il revient à ce qu'il était à l'origine : une pure machine militaire et répressive. (Fabian Scheidler)
Les États modernes ne sont apparus ni pour le bien des populations, ni avec leur assentiment, mais en tant qu'organisations fondés sur la violence physique. (...) Certes, les forces économiques dominantes - les grands propriétaires fonciers, les magnats du commerce, les banquiers et plus tard les manufacturiers - avaient un rapport ambivalent au pouvoir croissant de l'État central, puisqu'il pouvait sensiblement restreindre leurs marges de manœuvre. Mais en même temps, ils voyaient bien que seul un État central pouvait organiser la violence physique à une échelle suffisamment grande pour tailler en pièces les mouvements massifs d'opposition au système et établir un cadre institutionnel permettant une accumulation durable de capital. (Fabian Scheidler)
Ces pillards du monde n'ont plus de terres à ravager et, dans leur folie dévastatrice, ils fouillent les mers. (Tacite)
De tous les jugements absurdes que l'humanité porte sur l'humanité, aucun ne dépasse en ineptie les critiques qu'adressent aux habitudes des pauvres ceux qui sont bien logés, bien chauffés, bien nourris. (Herman Melville)

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