« La non-appartenance à toute
espèce de parti est la première caution que devraient être appelés à fournir
ceux qui, d’un large et passionné échange de vues et d’idées, croient encore
possible d’attendre un remède au mal actuel. » (Breton)
« Oui, Messieurs, c'est la
guerre entre les riches et les pauvres : les riches l'ont voulu ainsi ; ils
sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action
néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient
volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu'il se défend
quand il est attaqué. » (Blanqui)
« Est prolétaire celui qui est
dépossédé et qui le sait. » (Lukacs)
« Tous ceux qui règnent et
commandent, ramenant avec complaisance le regard sur leur propre personne,
répondent ""C'est nous qui sommes l'élite; nous qui représentons la
substance cérébrale du grand corps politique." Amère dérision que cette
arrogance de l'aristocratie officielle, s'imaginant constituer la réelle
aristocratie de la pensée, de l'initiative, de l'évolution intellectuelle et
morale ! »
(E. Reclus)
« Les politiciens contemporains
à tous les degrés, représentent, pris en masse, et la part faite de quelques
exceptions, une des classes les plus viles et les plus bornées, de sycophantes
et de courtisans qu'ait jamais connues l'humanité. » (E. Reclus)
« Lorsque l’État dégénère en un
atelier de réparation capitaliste, qui déploie tous ses moyens et son énergie à
convaincre l'espace public du bien-fondé des règles purement techniques des
réparations qu'il effectue, sans rien entreprendre pour atteindre les racines
socioculturelles de la crise, alors cet État se confond nécessairement avec les
intérêts des classes dominantes. » (Negt)
« C'est du changement, à
l'évidence, que s'occupe l'histoire de la politique; or, en dernière analyse,
le changement, d'une manière ou d'une autre, était à la fois l'objectif et la
conséquence de désaccords ou de conflits politiques. » (Finley)
« Mais qu'il relève d'un
"commun naturel" ou d'un "commun produit", ce commun ne
prend véritablement sens que s'il est constitué et administré sur un mode
radicalement démocratique, en commun pour le commun. "Commun" est
donc fondamentalement le nom d'une passion pour le faire ensemble et d'un
projet de démocratie radicale. » (Le Strat)
« Qu'est-ce qui se produit
quand les laissés-pour-compte entrent en mouvement et prennent la parole ?
Est-ce inéluctable que leur parole se délite progressivement, faute de cadres
institutionnels capables de l'accueillir durablement et de lui permettre de
s'élaborer, ou se corrompt dans la concurrence électorale ou la
"publicité" médiatique qui caractérise l'espace public
institutionnalisé? Les paroles rebelles doivent inventer leurs propres
dispositifs institutionnels afin de pouvoir s'exprimer avec force et
authenticité." (Negt)
« Il est absolument faux de
prétendre que les fins de la violence policière seraient toujours identiques,
ou même liées, à celles du reste du droit. Le "droit" de la police
indique bien plutôt en définitive le point où l’État, par impuissance ou en
raison des corrélations immanentes à tout ordre juridique, ne peut plus
garantir à travers l'ordre juridique les fins empiriques qu'il veut atteindre à
tout prix. C'est pourquoi la police intervient "pour motif de
sécurité" dans de nombreux cas où la situation juridique n'est pas claire
- quand elle n'escorte pas le citoyen en réglant sa vie par ordonnance, comme
une agression brutale sans le moindre égard pour les fins légales, ou ne les
place tout bonnement sous surveillance. » (Benjamin)
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