jeudi 25 janvier 2018

Les Veilles


Parution en 1804 sous le pseudonyme de Bonaventura.

Dans son ouvrage "Les Romantiques Allemands" Armel Guerne semblait estimer que l'on pouvait désormais attribuer "Les Veilles" avec une quasi certitude à Friedrich Gottlob Wetzel (1779-1819) qui fut également l'auteur d'un "Miroir magique, pour y regarder l'avenir de l'Allemagne et de tout le pays environnant." On retrouve Wetzel collaborateur de Heinrich von Kleist au "Berliner Abendblättern" (Phöbus - Un journal pour l'art). Dans le numéro de juin 1808, par exemple, il publie un "Conte des fées aux longs nez". Il fut également l'ami de Gotthilf von Schubert, auteur d'une "Symbolique des rêves", l'un des premiers représentants du courant romantique de la psychologie.
On s'interrogera plutôt sur le peu d'intérêt accordé en France à cette œuvre si subtile que Guerne qualifia pourtant de "plus romantique des écrits romantiques". 


" Ô poète ami, qui veut vivre en ces temps ne doit point faire de vers ! Mais si chanter est inné à ton être et que tu ne puisses t’en abstenir, fais-toi veilleur de nuit comme moi, c’est encore le seul état sûr où l’on te paie, où tu ne doives point mourir de faim. - Bonne nuit, poète mon frère."

" Je vis clairement alors quel peu de prix est accordé à l'homme en tant qu'homme, et qu'il ne possède rien sur terre que ce qu'il a pu acheter ou obtenir de haute lutte.
Oh !, avec quel rage amère je vis que mendiants, vagabonds et autres pauvres diables tels que moi se sont laissé dépouiller du droit de force. "

"Le seul inconvénient, c'est que l'apparence elle-même n'apparaît jamais comme apparence; si bien que les marionnettes, loin de jamais soupçonner qu'on se moque d'elles et qu'on ne joue avec elles que pour passer le temps, s'imaginent être des personnages fort sérieux et fort importants. "

"Rire de ce rire-là, c'est aussi une façon de ne pas s'abandonner au désespoir." (Préface de Pierre Péju)