« Quand
la souffrance, la tristesse et l'asservissement se font chaque jour plus aigus,
et le désastre social plus éclatant, les explications que de commis foutriquets
condescendent à donner n'amusent guère ... » (Bosc)
« Un
vagabond résolu passait sur la route entre deux gendarmes ... Qui sait où il
les conduisait ! ... » (Descaves)
« Que
je me tournasse de ce côté ou de l'autre, la solitude était la même. Le monde
extérieur avait repris son apparence de pur décor. » (Breton)
« Quelques-uns
commencent à voir quand il n'y a plus rien à voir. (...) Il est difficile de
donner de l'entendement à qui n'a pas la volonté d'en avoir, et encore plus de
donner la volonté à qui n'a point d'entendement. Et d'autant qu'ils sont sourds
pour ouïr, ils n'ouvrent jamais les yeux pour voir.
Cependant, il se trouve des gens qui fomentent cette insensibilité, parce que leur bien-être consiste à faire que les autres ne soient rien. » (Gracian)
Cependant, il se trouve des gens qui fomentent cette insensibilité, parce que leur bien-être consiste à faire que les autres ne soient rien. » (Gracian)
« Que
fais-tu ? Sais-tu bien à qui tu as affaire ? Ne vois-tu pas que tu te déclares
contre la Fausseté, c'est-à-dire contre tout le monde, et qu'on va te prendre
pour un fou à défendre l'autre, la Vérité ? Les enfants et les fous ont déjà
voulu venger cette dernière en la faisant sortir de leur bouche mais trop
faibles contre tant d'adversaires si puissants, ils n'ont rien pu faire : la
Vérité, toute belle qu'elle soit, est depuis restée abandonnée. Et lentement,
on l'a poussée et repoussée au loin, si bien qu'aujourd'hui, elle n'ose
paraître et nul ne sait où elle a pu trouver refuge. » (Gracian)
« (...)
Ce temps pour lequel l'Histoire, la vie, la science ont été réduites à
l'économie et à la technique ; ce temps qui a cru pouvoir expliquer le génie
comme une sorte de folie, mais qui ne possède plus un seul grand artiste ni un
seul grand philosophe, ce temps si peu original alors qu'il recherche tant
l'originalité. (Weininger)
« Diagnostic
et critique de l'individualisme comme maladie moderne de la culture, exaltation
de l'individuel comme fondement ultime de la culture authentique : à la suite
de Nietzsche, la fin et le début du siècle oscillent entre ces deux
appréciations d'un phénomène ressenti comme ambivalent.
-- Or la forme de vie qui semble aller de pair avec cet individualisme est le sentiment de la solitude. Solitude orgueilleusement assumée, solitude douloureusement subie. » (Le Rider)
-- Or la forme de vie qui semble aller de pair avec cet individualisme est le sentiment de la solitude. Solitude orgueilleusement assumée, solitude douloureusement subie. » (Le Rider)
« La
solitude irrémédiable de l'individu amène à douter de l'aptitude du langage
comme outil de communication. Ce scepticisme fondamental constitue un des
aspects de la "crise du langage" si souvent évoquée comme un
phénomène caractéristique de la crise de la modernité autour de 1900. »
(Le Rider)
« N'est-ce
pas sous le signe de la folie que se place dès le départ L'Utopie ? Si le train
du monde est déraison, le recours à la folie devient sagesse ou
"morosophie". » (Abensour)
« Si
le corps social est à ce point docile et soumis, c'est parce qu'il a été
dépossédé de tout moyen lui permettant d'exercer une maîtrise et de déployer
une puissance propre. Or cette dépossession des conditions de l'exercice d'une
puissance propre est l'effet même des dispositifs en tant qu'ils produisent de la
subjectivité : en tant qu'ils engendrent des processus de subjectivation, les
dispositifs produisent des êtres qui sont sujets non pas seulement dans la
mesure où ils sont assujettis, mais d'abord dans la mesure où ils sont des
subjectivités abstraites, séparées, coupées des lieux, des milieux, des moyens
et des conditions sans lesquels ils ne peuvent plus déployer aucune puissance
d'agir propre, ni exercer aucune maîtrise active de leur propre vie. »
(Fischbach)