mercredi 19 novembre 2014

Carnet de citations - Poésie 2




« Il est à la ronde un grand recueillement de velours
Et la proche aurore m'entoure.
Quand mes ailes se sont brisées
A tes cœurs de pierre,
Les merles sont tombés comme roses funèbres
Du haut de leurs buissons bleus. » (
ELSE LASKER-SCHÜLER)

«La poésie moderne s'est faite dans une opposition constante aux forces dominantes de la société où ses créateurs ont vécu. » (Potlacht)

« Dans le désenchantement, même l'éclat des étoiles blesse le cœur. » (de la Serna)

« Lorsque une ampoule électrique grille, un poisson s'éteint dans la mer. » (de la Serna)

« Beauté de femme au cœur plein de sagesse,
et chevaliers si nobles et armés,
et chants d’oiseaux, paroles de tendresse,
bateaux ornés qui sur la mer courez,

et l’air serein quand l’aurore apparaît,
et neige blanche qui choit sans que vent presse,
eaux ruisselantes, fleurs multiples aux prés,
or et argent, ou bleu en joliesse… »                       (Cavalcanti)

« Ils se sont tous en insensés
Protégés contre la pensée
Et contre les derniers rêves d'amour. »  (Robin)

« Rêvais-tu de ces jours (...)
Où, le cœur tout gonflé d'espoir et de vaillance,
Tu fouettais tous ces vils marchands à tour de bras,
Où tu fus maître enfin ? Le remords n'a-t-il pas
Pénétré dans ton flanc plus avant que la lance ? »  (Baudelaire)

« Au début du dernier mois du printemps en l'an 353, nous nous réunîmes dans le Pavillon aux Orchidées, sur la pente du mont Kuaiji, pour la fête du printemps. Beaucoup de lettrés, jeunes et vieux, y participèrent. Il y avait des montagnes imposantes, des escarpements couverts de forêts luxuriantes et de bambous; une rivière d'eau claire serpentait en tourbillonnant et formait un couloir de lumière éclairant les deux rives. » (Wang Xizhi)

« Rien ne se croyait moins vu que nous à cette époque. Nous vivions sans prétendre à nous survivre et, ayant à briser l'échelle des valeurs (ce que Picabia faisait avec une extrême élégance), nous circulions au milieu des décombres du verbe. » (Everling)

samedi 15 novembre 2014

Révolution et contre-révolution (1934-1939)


Réédition de "La guerre d'Espagne" de Burnett Bolloten, Révolution et contre révolution (1934-1939)
 aux Éditions Agone
"Le 18 juillet 1936, pendant mes vacances d'été en Espagne, je me retrouve en quelques heures au milieu d'une guerre civile et d'une révolution. Je suis loin d'imaginer que je vais passer les quarante années suivantes à rassembler, trier, digérer et assimiler la plus grande collection de sources jamais recueillie par une seule personne. L'United Press m'envoie sur le front aragonais puis à Madrid, Valence et Barcelone, les principaux foyers d'activité politique, où je commence à collecter tous les documents accessibles."
" Incapable de s’opposer ouvertement à la révolution, la bourgeoisie s’adapta au nouveau régime dans l’espoir que le cours des événements changerait. L’impuissance manifeste de leurs partis incita très vite les libéraux et les conservateurs à rechercher une organisation capable d’arrêter le courant révolutionnaire lancé par les syndicats anarchiste et socialiste. Quelques semaines seulement après le début de la révolution, une organisation incarnait à elle seule tous les espoirs immédiats de la petite et moyenne bourgeoisie : le parti communiste."
Image : Marina Ginestà, photographiée en 1936 à Barcelone par Juan Gutmann. Née à Toulouse, cette jeune milicienne antifasciste avait alors 17 ans et symbolise fort bien les espoirs de la révolution espagnole à cette époque.