mardi 15 septembre 2020

CARNET DE CITATIONS -Psychologie, comportement humain 15


 

« Dans une séquence de temps où tout le monde s'ennuie, un événement surgit qui, sans que l'on sache trop pourquoi, change l'ambiance. Un processus inattendu conduit à secréter des univers de référence différents; on voit les choses autrement; non seulement la subjectivité change, mais changent également les champs du possible, les projets de vie. » (Guattari)

« Il faut voyager loin pour que, lorsque des mois après on foule de nouveau le plancher de sa chambre, on sache où l’on doit placer sa chaise. » (Benjamin)

« Il n’y a de libération que pour ceux qui se mettent intérieurement et extérieurement en état de sortir du capitalisme, qui cessent de jouer un rôle et commencent à être des humains. » (Landauer)

« Au départ, on n'apprend pas à l'enfant comment survivre en société mais comment s'y soumettre.

La famille impose à tous les enfants un système de tabous. Elle y arrive, comme il en va généralement de toutes les contraintes sociales, en leur inculquant un sentiment de culpabilité, épée de Damoclès qui risque de tomber sur la tête de quiconque préfère ses options et ses expériences à celles recommandées par la société.

Il suffit pour l'instant de dire que chaque enfant, avant que l'endoctrinement familial ne dépasse un point de non-retour et que l'endoctrinement scolaire ne commence, est du moins en germe, un artiste, un visionnaire et un révolutionnaire. Comment retrouver ce potentiel perdu, comment remonter le chemin qui mène du jeu réellement ludique, qui invente lui-même ses propres règles, aux jeux ridicules et normaux qui ne sont que des comportements sociaux?

Ainsi, par exemple, l'antithèse éducateur-éduqué est bien ancrée dans les familles. Toute possibilité pour les enfants d'élever leurs parents est donc écartée et le devoir socialement imposé aux parents les contraint à refuser toute joie qui risquerait de supprimer la répartition des rôles. » (Cooper)

« On ne peut prétendre s'occuper de "l'aliénation mentale" sans s'occuper de "l'aliénation sociale", on ne peut prétendre soigner la psychose sans soigner l'institution et ses agents. A défaut d'une telle approche, il s'agit simplement "d'imposture", car l'aliénation sociale redouble et aggrave l'aliénation mentale. » (Gabarron-Garcia)

« On comprend bien ici pourquoi le psychanalysme préfère élever abstraitement l’Œdipe en principe : pour s'économiser l'analyse de l'aliénation sociale dans ses rapports à l'inconscient. Œdipe source miraculeuse, où le psychanalysme se lave les mains des iniquités du monde. Néanmoins, le psychanalyste réactionnaire ne fait pas qu'écraser l'intelligibilité des faits sociaux pour les réduire aux certitudes de sa métaphysique pessimiste. Empêchant l'exploration psychanalytique en ne voyant pas l'étendue de sa portée, il ampute l'inconscient de sa chair. » (Gabarron-Garcia)

jeudi 3 septembre 2020

Carnet de citations - Société 31

 

« Nous pourrions ainsi remonter loin dans le temps et nous nous rendrions compte que ce qui a disparu peu à peu ce fut le goût des autres, la vie sociale dans ce qu’elle a de sensible et pour tout dire dans ce qu’elle a d’humain ; cela en dépit de toutes les bourrasques qui l’ont traversée. Nous sommes accrochés à cet aspect sensible du vécu et il disparaît peu à peu. Au fil des ans, la vie sociale se dégrade progressivement. Nous allons vers un isolement de plus en plus grand, vers une absence de vie sociale dans le sens d’une vie avec les autres. Cette vie avec les autres implique un savoir-vivre, que nous avons perdu à la longue, elle implique une manière d’être liée à la conscience d’entrer comme sujet dans une relation avec d’autres sujets. Nous avons tenu bon et puis tout s’est effiloché peu à peu sans que nous en prenions conscience, nous nous sommes retirés en nous-mêmes comme la mer se retire ne laissant plus qu’une plage désertée. » 

 (G. Lapierre)


« Il n’est pas si facile de disparaître, mais se rendre invisible aux yeux qui ne voient plus, muets aux oreilles qui n’entendent plus, rien de bien compliqué... » (Métie Navajo)


« Les rêves transhumanistes ne sont pas des rêves à vocation universelle. Ils sont les chimères des dominants qui croient pouvoir échapper, dans le confort aseptisé de leurs cités "intelligentes", au chaos mondial qu’eux-mêmes participent à provoquer. Qui, d’ailleurs, peut encore croire à un Progrès universel ? La hausse continue des budgets de l’armement, les préparations à la guerre "augmentée", la fusion du militaire et du policier, montrent au contraire que les dominants se préparent activement à la conservation violente de leur position privilégiée. » (J. Luzi)


« Oui, nos ennemis on peut aujourd’hui comme hier les identifier. On nous les re-présente tous les jours. C’est une des sources du dégoût que dégage notre époque que de devoir en subir la grotesque agitation dans le triste décor de la représentation politique. » (Rafanell i Orra)


« Avec la pandémie du Covid-19, un facteur de crise inattendu est apparu - l'essentiel n'est pourtant pas le virus, mais la société qui le reçoit. Que ce soit l'insuffisance des structures de santé frappées par les coupes budgétaires ou le rôle possible de la déforestation et de l'agriculture industrialisée dans la genèse de nouveaux virus d'origine animale, que ce soit le darwinisme social incroyable qui propose (et pas seulement dans les pays anglo-saxons) de sacrifier les "inutiles" à l'économie ou la tentation pour les États de déployer leurs arsenaux de surveillance : le virus jette une lumière crue sur les coins sombres de la société. » (De virus illustribus -Collectif)


«  Le Covid-19 fournit une réalité identifiable à la menace d'une catastrophe innommable qui couvait déjà de tous les cotés (...). Le virus autorise tout à coup à fermer les frontières pour les meilleures raisons. Il permet aussi de renvoyer les contestataires du monde entier à la maison. Il justifie le renforcement de toutes les mesures d'exception et de la société de surveillance qui font déjà partie du programme de sauvetage du capitalisme (au nom bien sûr du sauvetage de la vie humaine). (De virus illustribus -Collectif)


« Dans ce contexte, affirmer le caractère "contre-insurrectionnel" des mesures de contrôle de la population ne relève pas nécessairement d'une théorie de la conspiration (...). Si les États n'ont pas pu prévoir la pandémie, il est en revanche sûr qu'ils avaient déjà des stratégies toutes prêtes pour profiter d'une période de troubles. » (De virus illustribus -Collectif)


« Ainsi l’Etat et le marché n’ont jamais été des institutions antithétiques ou opposées comme ont toujours voulu le croire la bourgeoisie libérale comme la gauche altercapitaliste pensant que l’affirmation de la socialisation étatique des moyens de production s’opposait au business as usual. Si chacune des extrémités de la relation polaire entre l’État et le marché peut prendre une importance plus ou moins grande en fonction des configurations successives du capitalisme, elles ne s’excluent jamais et s’auto-présupposent l’une l’autre : étatisme ou libéralisme, dictature politique ou dictature du marché autorégulé, c’est toujours le capitalisme. Le capitalisme d'Etat et le capitalisme de la « libre » concurrence se révèlent être les deux faces de la même médaille. » (Clément Homs)


dimanche 26 avril 2020

"Parler corbeau" - Avril 2020 du confinement - Métie Navajo

Les glycines qui ont merveilleusement éclaboussé les rues ces jours derniers commencent à passer, c’est la première fois qu’elles me rappellent les jacarandas du Mexique, les teintes violet mauve d’Oaxaca vue depuis un sommet : beauté des plus émouvantes de ma vie. Je dois être dans un moment nostalgique. J’ai lu que les cartels dans quelques endroits prennent soin (suivant l’expression épuisée) des plus démunis. La main qui te nourrit est celle qui t’assassine. Et que ne peuvent pas les États ? Ils ne peuvent pas. C’est tout. Ils ne peuvent pas.
Je voudrais être à Lisbonne. Ça me travaille. Je voudrais être à Lisboa parce que de loin Lisboa a une élégance que je ne vois nulle part ailleurs. Je me trompe sans doute : la distance. Mais ça me plairait d’être dans une capitale qui a décidé de ne pas faire payer de loyers aux locataires de HLM. Dans un pays qui a décidé de régulariser les immigrés en situation irrégulière plutôt que de les laisser crever à petits feux dans un virus, celui-là ou un autre. Juste pour voir ce que ça fait : est-ce qu’on a le teint plus frais et l’œil moins cerné dans un air comme celui-là ? L’élégance est un mot dont je suis nostalgique. (Ne cessera-t-il jamais le son des agonies invisibles ?)
Je ne pensais pas pouvoir me désintoxiquer si vite du café allongé-Parisien au comptoir de Paulo et Cesar, pourtant, quand je l’écris, la tristesse me prend. Quel plaisir d’imaginer le premier café au comptoir de Paulo bougon, qui se sera levé à 5 heures du matin pour prendre son RER C et ouvrir à 6 h 30 aux ouvriers du quartier, fidèles au poste, il aura vieilli de quelques mois ou de plusieurs vies quand il lèvera de nouveau le rideau de fer ; comme moi, comme nous tous. S’il rouvre.
À la fenêtre au-dessus de son bar à vins poétiques, la tenancière tient une bouteille dont elle porte le goulot à la bouche, le liquide est vert clair. Quelle image… C’est du jus de poire ! Elle dit : le soir j’applaudis mais pas à la fenêtre, j’applaudis cachée. Elle dit encore : nous sommes en train de disparaître ; 4 mois de l’année, les « 4 mois terrasse », sont perdus : combien s’en relèveront ? Combien ont déjà mis la clé sous la porte ?
Je ne sais pas. Et tous les autres qui n’avaient pas de clé, pas de porte... ? ou des monstres derrière ?
Je suis en train de disparaître aussi, si j’en crois la rumeur : le théâtre se meurt, comme tout ce qui est un peu vivant.
Change de métier, me dit-elle simplement.
Ben oui.
Ça n’a rien de gênant de disparaître, quand on a décidé de le faire. Mais pas sous les drones et les regards suffisants de patrouilles qui sillonnent dès 8 heures du matin le quartier, pimpants sur leurs bicyclettes ; ils s’arrêtent pour contrôler un jeune homme noir au passage. Jeune homme noir dans quartier blanc.
Ça doit être un choix de disparaître, ou même, une liberté (ouf, le mot !).
Je n’aime pas la police ; ça fait longtemps, pour plein de raisons valables. Aujourd’hui j’aime encore moins la police qu’avant. Je ne sais pas ce que nous partageons en tant qu’« humains » moyens. Ça vaut pour d’autres, évidemment, mais eux, on les voit dans les rues, à la basse besogne, ils peuvent tout.
À l’arrêt de bus se trouve toujours assis à la même heure le sosie de Dick Rivers (qui est mort avant le Covid-19, j’ai vérifié). Impressionnant de précision. Je ne le prends pas en photo par politesse (zut, ça me colle à l’oreille, maintenant je n’entends plus que police dans politesse). Peut-être qu’il aimerait que je le prenne en photo. Je ne sais pas s’il était déjà un peu dingue avant le confinement ou si ça s’est produit au fur et à mesure, si ça a libéré quelque chose en lui. Peut-être tout simplement que ce n’est pas ça, être fou ; peut-être qu’il a trouvé la vie à l’intérieur de laquelle survivre (et c’est ça être fou ?)
Un corbeau posé sur une bagnole bleue parle avec un vieux monsieur à sa fenêtre, ils dialoguent en croassant. Le corbeau manifeste des signes d’énervement, d’impatience, il gratte la tôle. Je ne sais pas de quoi ils parlent. De politique sans doute. Ou d’anthropocène. Ou de rituels funéraires qui sont, chez les corbeaux, élégants. Je dis au Monsieur : vous parlez drôlement bien corbeau. Il me dit : mais non, pas si bien du tout, je travaille, je progresse doucement.
Un lointain et proche ami à Mexico me répond : nous finirons tous par parler corbeau.
Si seulement.
Avril 2020 du confinement —
Métie Navajo

dimanche 5 avril 2020

George Orwell "Essais, articles, lettres" tome 3 (1943-1945)

         Le goût de la vérité

 Si l'on recherchait ce qui caractérise le plus la personnalité d'Orwell, c'est très probablement son goût marqué pour la vérité ou tout au moins pour la recherche du vrai. Ainsi, il fait partie des rares auteurs "engagés" qui furent capables de se remettre en cause, de reconnaître ses erreurs d'analyse et de chercher en lui-même ce qui put l'amener à se tromper à un moment donné. Et à le dire publiquement. On aimerait retrouver plus couramment cette démarche particulière mais, force est de constater, qu'elle demeure tout à fait minoritaire et que l'on y prête finalement peu d'attention. Chacun constatera donc que ces cohortes d'experts (très "scientifiques") de tous bords et de toutes catégories, qui encombrent aujourd'hui les médias, peuvent affirmer à peu près tout et son contraire d'une période à une autre, souvent proche, sans que cela ne semble leur causer la moindre gêne.
Il faut dire aussi qu'un grand nombre ne se trompent pas, ils mentent tout simplement et grossièrement; marquant ainsi le profond mépris qu'ils ont du public qu'ils considèrent, a priori, comme parfaitement idiot.
Notons pour l'occasion présente (en plein cœur de l'actuelle pandémie) l'extraordinaire renversement de prescription où, en trois semaines, nous sommes passés du masque parfaitement inutile au masque que l'on envisage de rendre obligatoire. On ne savait pas disent-ils, eux qui prétendent monopoliser la parole comme étant "ceux qui savent".
Il faut lire et relire Orwell, ne serait-ce que pour cette qualité devenue si rare qui le caractérise; et ces "Essais, articles, lettres", parues en quatre gros volumes il y a déjà quelques années, méritent toute votre attention malgré le décalage d'époque.

"Le remplacement d’une orthodoxie par une autre n’est pas nécessairement un progrès. Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai que l’on soit d’accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment."

""Il est inutile, je pense, de vous énumérer les divers aspects du capitalisme qui rendent la démocratie impraticable."

"L'idée que le Parlement n'a plus guère d'importance est à présent très répandue. Les électeurs sont conscients de n'exercer aucun contrôle sur les députés; les députés sont conscients de ne jouer qu'un rôle très subalterne."

"Un écrivain est inévitablement amené à écrire (et cela vaut, avec des réserves plus ou moins importantes, pour tous les arts) sur les événements contemporains, et il sera spontanément porté à dire ce qu'il croit être la vérité. Mais aucun gouvernement, aucun grand organisme n'est disposé à le payer pour dire la vérité."

"La plupart des ouvrages de propagande contemporains ne sont que pure falsification : des faits sont dissimulés, des dates modifiées, des citations isolées de leur contexte et truquées de façon à en altérer le sens. Les événements dont on souhaiterait qu'ils n'aient pas eu lieu sont occultés et finalement niés.
Le principal objectif de la propagande est naturellement de façonner l'opinion du moment, mais ceux qui réécrivent l'histoire sont sans doute eux-mêmes persuadés, dans un recoin de leur esprit, qu'ils modifient effectivement le passé en y introduisant des faits à leur convenance."

"Sans doute est-il possible d'établir la vérité, mais la plupart des journaux présentent les faits de façon si malhonnête que l'on peut pardonner au lecteur moyen de se laisser berner ou de ne pas parvenir à se former une opinion. Cette incertitude générale quant à la réalité des faits favorise le désir de se cramponner à des convictions irrationnelles. Rien n'étant jamais ni avéré ni démenti de façon indiscutable, on peut tout aussi bien nier avec impudence le fait le plus évident."

samedi 21 mars 2020

Carnet de citations - Société 30



« Communiquer n’est pas transmettre des informations mais relier des activités. » (Rancière)

« Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaines. » (R. Luxembourg)

« La jeunesse n’est pas sujette à la révolution parce qu’elle est «jeune». Nous savons bien que certains n’ont pas attendu d’avoir 40 ans pour enfiler un costard et parler en comptable. On peut être révolutionnaire quand on est jeune parce qu’on nous demande de quitter un temps que l’on a dans les mains pour le mutiler dans l’emploi du temps. On nous demande de nous défaire de cette idée que les choses dépendent de nous pour nous conformer à un ordre. De cette injonction, il faut être fou ou y avoir intérêt pour s’y conformer. La transition, l’encagement, ne se fait pas sans heurts. C’est pourquoi les militants de l’économie ont intérêt à agir sur nos perceptions dès l’enfance. » (A.Brault)

« Et la pierre de touche pour reconnaître l'identité du Capital et de l’État - et leur distinction mensongère en vigueur - est le Critère de Rentabilité. Nous voyons tous les jours ce dernier s'appliquer indifféremment aux institutions d’État et aux Privées, chaque fois plus effrontément. (...) L'imposition générale du Critère de Rentabilité vide instantanément de son contenu la vieille notion de "service public" (bien qu'encore en vigueur malgré sa vacuité). » (A. Garcia Calvo)

« Il est bien dommage que le Critère de Rentabilité envoie paître les gens à grande échelle. A n'importe quel moment, un Exécutant quelconque pourra vous enlever les cerises de la bouche, les vaches des prés, les trains du petit chemin de fer, la terre même sous vos pieds, grâce au Critère de Rentabilité. » (A. Garcia Calvo)

« Et, si on fait intervenir l'éthique dans la politique (par exemple dans l'indignation contre la violence des groupes terroristes ou des violeurs de gamines, ou encore dans les procès de Corruption de quelques personnages choisis parmi les détenteurs d'un certain Pouvoir, mais légèrement à l'écart des normes), on voit déjà à quoi cela sert : à distraire de la corruption globale et légale, sur laquelle repose le jeu du Capital, à distraire de la violence quotidienne qu’État et Capital exercent sur les populations, leur administrant ainsi la mort en vie, à distraire de la prostitution généralisée ou de la soumission à l'Argent. » (A. Garcia Calvo)

« En fait, nous sommes tous susceptibles d'être confrontés, à un moment ou à un autre, en réalité à chaque moment, à devoir choisir entre "devenir-Indien" - habiter les marges, vivre aux limites de la clôture (il n'est pas nécessaire d'aller dormir dans les bois pour cela, c'est d'autre chose qu'il s'agit) - ou demeurer dans les centres fortifiés, confortablement identifiés au colonisateur. Une question, comment dire..., de "goût".
(Viveiros de Castro)

« Soit la pensée utopique parvient à être pensée critique antagoniste de chaque jour, soit elle risque de devenir une philosophie du dimanche consolatrice. » ( Tronti )

« La pensée sauvage n'est pas la pensée des sauvages, mais la puissance sauvage de toute pensée dans la mesure où elle n'est pas "domestiquée en vue d'obtenir un rendement". (Viveiros de Castro )

« Il est inutile, je pense, de vous énumérer les divers aspects du capitalisme qui rendent la démocratie impraticable. » (Orwell)

« Les contradictions capitalistes provoqueront des explosions, des cataclysmes et des crises au cours desquels les arrêts momentanés de travail et la destruction d’une grande partie des capitaux ramèneront, par la violence, le capitalisme à un niveau d’où il pourra reprendre son cours. Les contradictions créent des explosions, des crises au cours desquelles tout travail s’arrête pour un temps tandis qu’une partie importante du capital est détruite, ramenant le capital par la force à un point où, sans se suicider, il est à même d’employer de nouveau pleinement sa capacité productive. Cependant ces catastrophes qui le régénèrent régulièrement, se répètent à une échelle toujours plus vaste, et elles finiront par provoquer son renversement violent. » (Marx)