jeudi 11 décembre 2014

CARNET DE CITATIONS Société 10



« De l'ingratitude
N'est-il pas surprenant de rencontrer tant d'ingrats sur la terre ?
Néanmoins plusieurs causes semblent concourir pour les multiplier. L'orgueil et la vanité paraissent être en général les vraies sources de l'ingratitude. On surfait son propre mérite, et chacun alors regarde les bienfaits qu'il reçoit comme des dues. Chacun croit trouver en soi la raison suffisante des services qu'on lui rend et n'en veut avoir obligation qu'à lui-même. D'ailleurs, on craint les avantages que l'on peut donner à ceux de qui l'on reçoit des bienfaits; on appréhende qu'ils ne soient tentés d'abuser de la supériorité ou des droits qu'ils acquièrent. On a honte d'avouer que l'on dépend d'eux et que l'on besoin de leur secours pour sa propre félicité. Enfin, on craint qu'ils ne mettent à leurs bienfaits un si haut prix qu'on ne puisse les payer. On a très bien comparé les ingrats aux mauvais débiteurs qui redoutent la rencontre de leurs créanciers. Enfin, l'envie, cette passion fatale qui s'irrite même des bienfaits qu'elle reçoit et qui rend injuste et cruel envers ceux que l'on devrait chérir et considérer, devient souvent la cause de la plus noire ingratitude. » (d’Holbach)

« D'un autre coté, l'art de faire du bien, est inconnu du plus grand nombre des hommes; il exige une modestie, une délicatesse, un tact fin, qui puisse rassurer l'amour-propre de ceux que l'on oblige et dont on veut mériter la gratitude. Cet amour-propre est si prompt à s'allumer que le bienfaiteur a besoin de toutes les ressources de l'esprit pour ne point offenser les personnes qu'il a dessein d'obliger.
Les orgueilleux, les hommes vains, impérieux, fastueux et prodigues, ne connaissent aucunement l'art de faire du bien. Aussi sont-ils communément des ingrats : il n'y a que les personnes sensibles qui sachent obliger. » (d’Holbach)

« Passions sans vérité, vérités sans passion; héros sans héroïsme, histoire sans événements; développement dont la seule force motrice semble être le calendrier, fatigant par la répétition constante des mêmes tensions et des mêmes détentes, antagonismes qui ne semblent s'aiguiser périodiquement d'eux-mêmes que pour pouvoir s'émousser sans se résoudre. » (Marx)

« Le structuralisme se chargea des basses œuvres idéologiques de la caste représentée par le jeune cadre ; il lui fournit sa légitimation idéologique et son vernis intellectuel. » (Ross)

« Que l'homme se soit de plus en plus dégagé du milieu naturel et se sente de moins en moins enchaîné à la nature n'empêche pas qu'il lui reste soumis dans son corps et sa destinée, et la destruction chaque jour plus rapide du milieu naturel nous rappelle aujourd'hui que notre survie même en est indissociable. » (Jacques Gernet)

« Un écran opaque sépare désormais la souffrance - qui s'exprime dans le corps - et la conscience qu'on peut en prendre; un fossé presque infranchissable entre le malheur et les mots pour le dire. » (Michel Bounan)

« Pour Marx, la marchandise et la valeur, l'argent et le travail, sont des catégories négatives : ce sont des formes destructrices et autodestructrices dans lesquelles l'activité est abusivement figée. Chaque propos révolutionnaire ou émancipateur devrait viser à libérer l'humanité de l'emprise de ces catégories. » (Jappe)

« Je suis devenu prudent. Alors qu'une fois j'expulsais un adorateur, il voulut me dénoncer pour entrave à la liberté de culte. » (Kraus)

« Il y a des êtres humains qui, le temps de leur vie, tiendront rigueur à un mendiant de ne lui avoir rien donné. » (Kraus)

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