samedi 16 janvier 2016

CARNET DE CITATIONS Société 15




« Cette société refuse de se reconnaître dans le miroir que lui tend la terreur. Sous l’impact de l’horreur, elle devient au contraire encore plus complaisante, encore plus bornée et plus inconsciente qu’auparavant. (...) L’industrie culturelle a banalisé la réalité de la catastrophe, la déréalisant avant qu’elle ne devienne réalité. Le deuil spontané et le désarroi sont recouverts par les faux rituels d’un schéma réactionnel programmé qui rend impossible toute compréhension de la relation intrinsèque entre le terrorisme et l’ordre existant. »
« Dans sa tentative désespérée d’attribuer la nouvelle dimension de la terreur à une entité étrangère, le raisonnement occidental démocratique tombe définitivement en dessous de tout niveau intellectuel. »
« Tout ce qui se passe aujourd’hui est un produit, soit direct soit indirect, du système mondial unifié par la force. »
« Quand la raison critique se tait, c’est la haine meurtrière qui prend sa place. Alors, le caractère objectivement intenable du mode de production et du mode de vie dominants se traduit dès lors d’une façon non plus rationnelle mais irrationnelle. C’est ainsi que le recul de la théorie critique fut suivi par l’avancée du fondamentalisme religieux et ethno-raciste. Tant que la critique du capitalisme (sous sa forme radicale et émancipatrice) ne renaîtra pas, les accès de paranoïa sociale et idéologique seront la seule et unique aune permettant de mesurer le degré atteint par les contradictions de la société mondiale. » (Kurz)

« Oh, il est difficile de chercher, et ceux qui ruent se réunissent parfois en troupeaux pour nous donner des coups de pied, mais mieux vaut mourir dans le désert que de vivre comme un cadavre parmi les cadavres. » (Chklovski)

« L'amour se flétrit sous la contrainte; son essence même est la liberté. Il n'est compatible ni avec l'obéissance, ni avec la jalousie, ni la peur. » (Shelley)

« L'homme à l'âme vertueuse ne commande, ni n'obéit. Le pouvoir, comme une peste désolante souille tout ce qu'il touche; et l'obéissance, fléau de tout génie, toute vertu, toute liberté, des hommes fait des esclaves, et de l'organisme humain un automate, une machine. » (Shelley)

«Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu’il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu’au bout de la chose absurde. L’entêtement sans l’intelligence, c’est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s’est écroulée sur nous, si nous examinons, d’après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s’est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu’elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s’admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences. » (Hugo)

«  Dans tous les secteurs de la société actuelle, la bataille pour la motivation fait rage. Les chômeurs n'obtiennent un droit à l'existence qu'en fournissant les preuves d'un engagement sans relâche dans la recherche d'emplois inexistants. » (Paoli)

« Il ne pouvait donc y avoir de meilleure époque pour la conscience que celle-ci où elle devient si vite un inconvénient. » (Baudouin de Bodinat)

« Mais pour notre détriment ce monde-ci que les hommes ont rendu si inconfortable et malencontreux, ce monde de restrictions, de gênes de toutes sortes et privation vitales, ce monde étouffant et empoisonné, et dont l'examen est fait pour apporter à qui s'y livre à peu près tous les dégoûts, est le seul dont nous disposons. » (Baudouin de Bodinat)

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