« Tout se
passe comme si les hommes qui ont trahi les espoirs de leur jeunesse en
s'insérant dans le monde étaient punis par une décadence précoce. (Horkheimer)
« Il n’est
malheureusement rien d’aussi difficile à rendre, dans toutes les
belles-lettres, qu’un homme qui pense. Un grand découvreur à qui l’on demandait
comment il s’y prenait pour avoir tant d’idées neuves répondit : en ne cessant
d’y penser. On peut bien dire, en effet, que les idées inattendues ne se
présentent à nous que parce que nous les attendons. » (Musil)
« Je reconnais que j'ai beaucoup
tardé pour répondre à ta lettre. (...). Je n'avais pas d'autre excuse
d'ailleurs qu'un excès de paresse, et pour moi cette excuse est très valable;
même si dans le monde on ne l'admet pas facilement, elle me fait aussi bon
effet que, chez les autres, celle de l'excès de travail. » (Swift)
« On
ne doit nullement écrire tout ce que l'on pense, parce que ce n'est pas juste
pour autant, parce que ce ne sont souvent que des traces de pensées, ou des
morceaux sans vie d'une pensée plus grande et pas encore mûre et qu'on prend au
moment de son apparition pour une œuvre adulte et aboutie. » (Hohl)
« Le
pinceau commence à livrer ses secrets lorsque l'élève se met à faire alterner
dans son geste la plus grande vivacité avec la lenteur la plus calculée, la
fougue avec le calme. Jiang Kui résume ainsi cet aspect de l'art calligraphique
:
Le geste lent produit la grâce, le geste rapide produit la force. Il faut cependant posséder la rapidité pour maîtriser la lenteur, car qui se limite à la lenteur sans avoir les ressources de la rapidité, son écriture manquera de vie. Qui cultive au contraire uniquement la vitesse, ses caractères perdront contenance. » (Billeter)
Le geste lent produit la grâce, le geste rapide produit la force. Il faut cependant posséder la rapidité pour maîtriser la lenteur, car qui se limite à la lenteur sans avoir les ressources de la rapidité, son écriture manquera de vie. Qui cultive au contraire uniquement la vitesse, ses caractères perdront contenance. » (Billeter)
« Toute
Encyclopédie qui prend pour objet le savoir humain sans commencer par affirmer
et par prendre pour base générale ce fait que les hommes s'en trouvent
socialement séparés ne peut que participer à cette soupe populaire de la
culture, distribution par les spécialistes de fragments racornis de
connaissances surnageant dans une bouillie d'idéologie, qui participe elle-même
de la reproduction de l'ignorance, de son entretien paternaliste. »
(Semprun)
« Il
y a des soirs d'oubli, des soirs de lassitude, des soirs de médiocrité où tout
parait mesquin, inutile, où les objets sont ridicules, les meubles ennuyeux,
les livres illisibles, où le paysage qu'encadrent les rideaux est décidément
insupportable, où l'air est irrespirable. » (Soupault)
« Que
je me tournasse de ce côté ou de l'autre, la solitude était la même. Le monde
extérieur avait repris son apparence de pur décor. » (Breton)
« Franklin
Jones
Avec une seule année de plus
j'aurais pu terminer ma machine volante
et devenir riche et célèbre.
Je trouve donc très bien que l'ouvrier
qui devait me sculpter une colombe
ait sorti quelque chose qui ressemble plutôt à un poulet.
Car la vie, qu'est-ce d'autre
que naître et courir la basse-cour
jusqu'au jour où tombe la hache ?
Sauf que l'homme a un cerveau d'ange
et voit la hache venir dès le premier jour ! » (Edgar Lee Masters)
Avec une seule année de plus
j'aurais pu terminer ma machine volante
et devenir riche et célèbre.
Je trouve donc très bien que l'ouvrier
qui devait me sculpter une colombe
ait sorti quelque chose qui ressemble plutôt à un poulet.
Car la vie, qu'est-ce d'autre
que naître et courir la basse-cour
jusqu'au jour où tombe la hache ?
Sauf que l'homme a un cerveau d'ange
et voit la hache venir dès le premier jour ! » (Edgar Lee Masters)
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