C'est donc dans l'Angelus Novus de Klee que Benjamin reconnaissait son Ange de l'Histoire.
"Un tableau de Klee intitulé Angelus Novus représente un ange, qui donne
l'impression de s'apprêter à s'éloigner de quelque chose qu'il regarde
fixement. Il a les yeux écarquillés, la bouche ouverte, les ailes
déployées. L'Ange de l'Histoire doit avoir cet aspect-là. Il a tourné le
visage vers le passé. Là où une chaîne de faits apparait devant nous,
il voit une unique catastrophe dont le résultat constant est d'accumuler
les ruines sur les ruines et de les lui lancer devant les pieds."
" Il aimerait sans doute rester, réveiller les morts et rassembler ce qui a
été brisé. Mais une tempête se lève depuis le Paradis, elle s'est prise
dans ses ailes et elle est si puissante que l'ange ne peut plus les
refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement dans l'avenir auquel
il tourne le dos tandis que le tas de ruine devant lui grandit jusqu'au
ciel. Ce que nous appelons le progrès, c'est cette tempête."
Fort curieusement, on retrouve déjà cette inquiétude dans ce qui était pourtant censé être l'Ange de l'Annonciation par le grand Donatello :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire