« On
prenait un aventurier hardi, sans principes, ignorant (il n'était pas difficile
à trouver à l'époque de la concurrence), et on l'invitait à "créer un
marché" en brisant tout ce qu'il pouvait y avoir de traditions sociales
dans le pays condamné, en y détruisant à loisir tout ce qui lui plairait. Il
forçait les indigènes à recevoir des produits dont ils n'avaient pas besoin et
s'emparait de leurs produits naturels en "échange" --c'était le nom
de cette sorte de vol,-- et, par là il "créait de nouveaux besoins",
et pour y suffire (c'est-à-dire pour que leurs nouveaux maîtres leur permissent
de vivre), les malheureux, impuissants, étaient obligés de se vendre et se
soumettre à l'esclavage de l'écrasant travail sans espoir, afin d'avoir de quoi
acheter les inutilités de la "civilisation". » (Morris)
« L'appétit du marché mondial
croissait en raison du travail dont il se nourrissait : les pays compris dans
le cercle de la "civilisation" (c'est à dire de la misère organisée)
regorgeaient des rebuts du marché, et la force et la ruse étaient employées
sans frein à "l'ouverture" des pays hors de ces limites. Ce procédé
d'"ouverture" est étrange pour quiconque a lu les professions de foi
des hommes de cette époque, mais n'a pas pénétré leur manière d'agir (...) : la
pratique d'une affectation hypocrite pour éviter la responsabilité d'une
férocité réelle. » (Morris)
« La Presse cependant fut tout de
suite et systématiquement mise au service des intérêts du pouvoir. En mars 1769
encore, un décret sur la Presse, pris par le gouvernement de Vienne, renseigne
sur le style de cette pratique : "Afin que les journalistes puissent savoir
quelle sorte de décrets, de dispositions concernant le pays et autres
événements, il convient de livrer au public, ces nouvelles feront chaque
semaine l'objet d'un résumé de la part des autorités et seront ainsi transmises
aux rédacteurs des journaux." » (Habermas)
« Landauer décrit admirablement ce
qu'il appelle un "grandiose raccourci", ce "laps de temps
incroyablement court" où s'accomplit, comme dans un rêve, la totalité du
possible révolutionnaire, avant que ne revienne le "jour gris" du
long découragement, qui pourtant n'effacera pas la mémoire de cette irruption
de l'esprit, jusqu'au retour de la lumière, lorsqu'une fois encore, comme il
l'écrit dans l'Appel au socialisme (1911), "l'incroyable, le miracle se
déplace vers le royaume du possible". » (Collectif)
Hongrie 1956
« Lorsque la AVH (police politique ayant en charge la surveillance du bâtiment de la radio) tenta de disperser la foule en tirant quelques coups de feu, la révolution éclata. La marée humaine attaqua la police et se procura ainsi ses premières armes. La nouvelle s'en répandit auprès des ouvriers, dans les usines, qui abandonnèrent le travail et rejoignirent la foule. Les unités de police envoyées soutenir les policiers armés se rallièrent à la foule et partagèrent avec elle leurs propres armes. Ce qui avait commencé comme une manifestation d'étudiants s'était transformé en moins de 24 heures en insurrection armée. » (Arendt)
« Lorsque la AVH (police politique ayant en charge la surveillance du bâtiment de la radio) tenta de disperser la foule en tirant quelques coups de feu, la révolution éclata. La marée humaine attaqua la police et se procura ainsi ses premières armes. La nouvelle s'en répandit auprès des ouvriers, dans les usines, qui abandonnèrent le travail et rejoignirent la foule. Les unités de police envoyées soutenir les policiers armés se rallièrent à la foule et partagèrent avec elle leurs propres armes. Ce qui avait commencé comme une manifestation d'étudiants s'était transformé en moins de 24 heures en insurrection armée. » (Arendt)
« Dans une brève esquisse d'organisation nationale que
la Commune n'eut pas le temps de développer, il est dit expressément que la
Commune devait être la forme politique même des plus petits hameaux de campagne
et que dans les régions rurales l'armée permanente devait être remplacée par
une milice populaire à temps de service extrêmement court. Les communes rurales
de chaque département devaient administrer leurs affaires communes par une
assemblée de délégués au chef-lieu du département, et ces assemblées de
département devaient à leur tour envoyer des députés à la délégation nationale
à Paris; les délégués devaient être à tout moment révocables et liés par le
mandat impératif de leurs électeurs.
L'unité de la nation ne devait pas être brisée, mais au contraire organisée par la Constitution communale; elle devait devenir une réalité par la destruction du pouvoir d’État qui prétendait être l'incarnation de cette unité, mais se voulait indépendant de la nation même, et supérieur à elle, alors qu'il n'en était qu'une excroissance parasitaire. » (Marx)
L'unité de la nation ne devait pas être brisée, mais au contraire organisée par la Constitution communale; elle devait devenir une réalité par la destruction du pouvoir d’État qui prétendait être l'incarnation de cette unité, mais se voulait indépendant de la nation même, et supérieur à elle, alors qu'il n'en était qu'une excroissance parasitaire. » (Marx)
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