vendredi 3 mai 2019

CARNET DE CITATIONS Société 27


« La non-appartenance à toute espèce de parti est la première caution que devraient être appelés à fournir ceux qui, d’un large et passionné échange de vues et d’idées, croient encore possible d’attendre un remède au mal actuel. » (Breton)

« Oui, Messieurs, c'est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l'ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu'il se défend quand il est attaqué. » (Blanqui)

« Est prolétaire celui qui est dépossédé et qui le sait. » (Lukacs)

« Tous ceux qui règnent et commandent, ramenant avec complaisance le regard sur leur propre personne, répondent ""C'est nous qui sommes l'élite; nous qui représentons la substance cérébrale du grand corps politique." Amère dérision que cette arrogance de l'aristocratie officielle, s'imaginant constituer la réelle aristocratie de la pensée, de l'initiative, de l'évolution intellectuelle et morale ! »
(E. Reclus)

« Les politiciens contemporains à tous les degrés, représentent, pris en masse, et la part faite de quelques exceptions, une des classes les plus viles et les plus bornées, de sycophantes et de courtisans qu'ait jamais connues l'humanité. » (E. Reclus)

« Lorsque l’État dégénère en un atelier de réparation capitaliste, qui déploie tous ses moyens et son énergie à convaincre l'espace public du bien-fondé des règles purement techniques des réparations qu'il effectue, sans rien entreprendre pour atteindre les racines socioculturelles de la crise, alors cet État se confond nécessairement avec les intérêts des classes dominantes. » (Negt)

« C'est du changement, à l'évidence, que s'occupe l'histoire de la politique; or, en dernière analyse, le changement, d'une manière ou d'une autre, était à la fois l'objectif et la conséquence de désaccords ou de conflits politiques. » (Finley)

« Mais qu'il relève d'un "commun naturel" ou d'un "commun produit", ce commun ne prend véritablement sens que s'il est constitué et administré sur un mode radicalement démocratique, en commun pour le commun. "Commun" est donc fondamentalement le nom d'une passion pour le faire ensemble et d'un projet de démocratie radicale. » (Le Strat)

« Qu'est-ce qui se produit quand les laissés-pour-compte entrent en mouvement et prennent la parole ? Est-ce inéluctable que leur parole se délite progressivement, faute de cadres institutionnels capables de l'accueillir durablement et de lui permettre de s'élaborer, ou se corrompt dans la concurrence électorale ou la "publicité" médiatique qui caractérise l'espace public institutionnalisé? Les paroles rebelles doivent inventer leurs propres dispositifs institutionnels afin de pouvoir s'exprimer avec force et authenticité." (Negt)

« Il est absolument faux de prétendre que les fins de la violence policière seraient toujours identiques, ou même liées, à celles du reste du droit. Le "droit" de la police indique bien plutôt en définitive le point où l’État, par impuissance ou en raison des corrélations immanentes à tout ordre juridique, ne peut plus garantir à travers l'ordre juridique les fins empiriques qu'il veut atteindre à tout prix. C'est pourquoi la police intervient "pour motif de sécurité" dans de nombreux cas où la situation juridique n'est pas claire - quand elle n'escorte pas le citoyen en réglant sa vie par ordonnance, comme une agression brutale sans le moindre égard pour les fins légales, ou ne les place tout bonnement sous surveillance. » (Benjamin)

« État est le nom du plus froid de tous les monstres glacés. Il ment d'ailleurs froidement et ce mensonge sort de sa bouche : "Moi, l’État, je suis le peuple." (...) Là où il y a encore un peuple, il ne comprend pas l’État et le hait comme le mauvais œil, comme un péché contre les coutumes et le droit. Mais l’État ment dans toutes les langues du bien et du mal; et quoi qu'il dise, il ment - et quoiqu'il ait, il l'a volé. Tout est faux en lui : il mord avec des dents volées, le chien hargneux. Même ses entrailles sont fausses. » (Nietzsche)

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