samedi 28 mars 2015

Paris peut-être .... Une bibliographie - Seconde partie

Paris 1926 - La société de minuit de Ludwig Hohl

"Lui ne répond jamais, n'entame aucune conversation, ricane dans son coin, comme si son dieu inconnu y était assis. Ces gens-là font toujours les yeux doux à un dieu inconnu, qui n'est en fait que le néant. "
"...un chapeau, et en dessous les vestiges d'une antique machine à neurones. "






        
        Le paysan de Paris de Louis Aragon      

            1926








  
   Chroniques parisiennes  de Kurt Tucholsky

    1924-1928

    "Comme personne ici n'aurait l'idée de se laisser marcher sur les pieds, il n'y a personne non plus pour rouspéter !"





 

Les Dernières nuits de Paris de Philippe Soupault

   1928 

 

 

 

 

   Nuits de Montmartre de Joseph Kessel 

    1932  

 

 

 

 

Connaissez-vous Paris ? de Raymond Queneau

1936-1938

 

 

 

    PARIS  de Jean Follain

     1935

 

 

 

 

 

Le Paris de M'sieur Francis  de Francis Carco

 Recueil de textes de Carco extraits de "Romance de Paris", "Nostalgie de paris" et de quelques autres ouvrages de l'auteur  dans la première moitié du XXème siècle.

 

 

 

 Le piéton de Paris de Léon-Paul Fargue

   1939

 

 

 

 

Le tout sur le tout de Henri Calet

     1948 

 

 

 

 

Paris insolite de Jean-Paul Clébert

1952

"Comme tous les gars de ma profession, qui est de n'avoir pas de métier, bon à rien et prêt à tout, j'ai travaillé aux Halles, de mes mains froides et de mes yeux brûlants ..."
Préférer cette réédition des éditions Attila (2009),  avec les forts belles photos de Patrice Molinard.

 

 

 Rue des Maléfices de Jacques Yonnet

 Première édition en 1954 sous le titre Enchantements sur Paris.
"Il n'est pas de Paris, il ne sait pas sa ville, celui qui n'a pas fait l'expérience de ses fantômes. Se pétrir de grisaille, faire corps avec l'ombre indécise et fade des angles morts, s'intégrer à la foule moite qui jaillit ou qui suinte, aux mêmes heures, des métros, des gares, des cinémas ou des églises, être aussi bien le frère silencieux et distant du promeneur esseulé, du rêveur à la solitude ombrageuse, de l'illuminé, du mendiant, du pochard même..."

 

 

 Love on the Left Bank de Ed van der Elsken

 Début des années 1950

 

 

 

 

 

 

 


Le vin des rues de Robert Giraud

1955




Le peuple des berges de Robert Giraud

1956





Histoires de la nuit parisienne de Louis Chevalier

1945-1965




Les nouveaux mystères de Paris de Léo Mallet

1954-1959

 

 

 

 

 

Un Paris révolutionnaire de Claire Auzias

 Voilà un ouvrage de fort belle facture et très agréable à parcourir, proposant une manière autre de se promener dans Paris et avec d'autres points de repère que ceux auxquels l'on est généralement habitué.
Le principal regret viendra du fait qu'il semble bien que ce qui est talentueusement exposé ici, fasse désormais partie du passé. Tout le monde sait fort bien que la catégorie de personnages évoqués ici a été, littéralement, chassée de Paris; tous ces esprits peu conciliants avec les formes diverses de la domination ont été, fort efficacement, incités à porter leurs pénates en d'autres lieux.
Mieux encore, le dressage marchand organisé de la jeunesse a déployé toutes ses forces pour éviter l'émergence d'aussi mauvais "citoyens". Le touriste peut donc désormais baguenauder (trainer son ennui) tranquillement et enrichir le commerce local. Plus généralement ce sont les pauvres qui ont été chassés de Paris et priés de s'entasser ailleurs (les odeurs, disait l'autre). Qui sait à qui peuvent bien appartenir maintenant tous ces immeubles parisiens devenus si "tranquilles" ?
Le style de Claire Auzias et de ses co-auteurs, pour ces balades en un Paris autre, est très plaisant : on sent chez eux la parenté avec toutes les mauvaises têtes évoquées ici. Qui ne s'en laissaient pas conter ...
Quelques extraits choisis au hasard dans ce livre décidément très sympathique :
- "Françoise Goupil 23, rue Serpente
L'épouse de Hébert, le père Duchesne, est-elle l'auteur des Lettres bougrement patriotiques de la mère Duchesne ? Probablement.(...)
Ces journaux furent publiés par Guillaumet, rue Serpente, en 1791 : "Je disais donc, continue la mère Duchesne, que nous ferons un club avec ces dames et toutes celles qui auront la force de boire une bouteille sans broncher, ce sera la seule épreuve de réception."
- "Caserne de la garde républicaine, 2 rue Tournon (actuel numéro 10)
Bakounine vécut à Paris de juin 1844 à novembre 1847, où il fut expulsé à la demande de l'ambassadeur de Russie. La révolution de Février 1848 le ramène à Paris et il s'installe, le 26 février, à la caserne du numéro 2 de la rue Tournon, à deux pas du Luxembourg. Il y resta un mois, "un mois de griserie" selon ses mots.
"Non seulement j'étais comme grisé, mais tous l'étaient : les uns de peur folle, les autres de folle extase, d'espoirs insensés. (...) j'aspirais par tous mes sens et par tous mes pores l'ivresse de l'atmosphère révolutionnaire. C'était une fête sans commencement ni fin ... "
- "En quarante années de "la dernière des républiques", les promoteurs ont réussi là où les nazis avaient échoué en 1944 : éventrer Paris. (...) il ne faut plus s'étonner d'une architecture aveugle à l'environnement, amnésique à l'histoire et insensible à la poésie.
- " Patrick Cheval (1947-1991) 90, quai de la Loire
Au 90, quai de la Loire est une vieille maison, décrépite par périodes. C'est là que vécut quelques saisons Patrick Cheval, poète anonyme, buveur très illustre, valeureux pêcheur et impeccable aventurier de la "bonne vieille cause", dans un studio sous les toits au fond de la cour. Parmi quelques productions de qualité, (...), un slogan bien senti qui court les mondes rebelles depuis , "Tant qu'il y aura de l'argent, il n'y en aura jamais assez pour tout le monde."
En Vingt Arrondissements, imagé par Golo.

 

Les ruines de Paris de Jacques Réda 

1977





Panégyrique de Guy Debord             1993


"J’y ai connu quelques sucs que rebignait le marieux, froarts et envoyeurs ; très sûres louches comme assoses, n’étant à juc pour aruer à ruel ; souvent greffis par les anges de la marine, mais longs pouvant babigner jusqu’à les blanchir.C’est là que j’ai appris comment être beau soyant, à ce point qu’encore icicaille, sur de telles questions, je préfère rester ferme en la mauhe. Nos hurteries et nos gaudies sur la dure se sont embrouées. Pourtant, mes contres sans caire qui entervaient si bien ce monde gailleur, je me souviens vivement d’eux : quand nous étions à la mathe, sur la tarde à Parouart."

 Bien plus tard, quand la marée des destructions, pollutions, falsifications, a atteint toute la surface du monde, et aussi bien s’est enfoncé dans presque toute sa profondeur, j’ai pu revenir aux ruines qui subsistent de Paris, puis qu’alors il n’était plus rien resté de mieux ailleurs. Dans un monde unifié, on ne peut s’exiler. 

 

L'assassinat de Paris de Louis Chevalier

1977 - réédition 1997

" L’enlisement, telle est en définitive la principale explication de ce livre : la certitude que, dans un petit nombre d’années facile à calculer, plus personne n’aura la moindre idée de ce que Paris était, il y a quinze ans à peine, si ce n’est en allant en exhumer l’image, toujours déformée, dans les livres ; plus la moindre empreinte où poser ses pas, comme il était possible autrefois de le faire ; plus la moindre pierre, si ce n’est douteuse, où asseoir ses rêves, où bâtir le passé de la ville sur son propre passé. Oubli inéluctable, insupportable. Comment ne pas entendre monter du royaume des ombres la plainte de l’Enfer ? « Et moi aussi j’ai habité dans cette ville. »"

 

 

Paris Les Halles de Robert Doisneau

"J'y avais beaucoup d'amis, dans cette sorte de village j'étais photographe inoffensif considéré comme un doux maniaque, aussi je ne peux rien comprendre aux conceptions des technocrates imbibés de géométrie. Les buts vers lesquels ils tendent s'appellent rentabilité, spécialisation, division du travail, efficience.
Tout ceci va diamétralement à l'inverse de ce que je venais chercher dans les nuits des Halles, j'y trouvais l'image même..." Robert Doisneau
Et en effet, si l'on devait daté l'assassinat du Paris populaire, la destruction des Halles fut certainement le crime majeur. Crime dont les responsables n'ont, hélas, jamais été pendus.



Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillaret

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