« L'histoire
d'un mot, ainsi retracée, permet de saisir le sens propre, sans cesse modifié
par l'usage, et de suivre le travail continu de la langue qui, partant de la
signification première, l'étend ou la restreint de siècle en siècle, suivant
les besoins de la pensée. » (Darmesteter)
« Certains
existent, les autres ne sauraient tarder » (Wolman)
« À part quelques esprits sérieux, notre époque vit au jour le jour de faits plus que d’idées, et de faits sans grandeur. Les commérages auxquels est réduite la politique actuelle, les nouvelles du monde artistique et des salons, et ce triste bilan qui sous le titre de faits divers, expose les misères, les crimes et les aberrations de chaque jour, là se borne la nourriture intellectuelle et morale du plus grand nombre. Ce n’est pas qu’elle soit vide d’enseignements ; mais la moelle n’en est pas extraite et ces faits n’offrent à ceux qui en vivent qu’un intérêt passager, pris à part de leurs conséquences et de leurs causes : le simple appétit de l’incident, l’amour de l’enfant pour le conte ; dans l’esprit comme dans le journal, ils restent sans lien, sans ordre, séparés par des tirés. On réfléchit peu ; le temps manque ; le goût surtout. La vie, consacrée tout entière à la poursuite du but personnel, immédiat, harcelée par la concurrence sociale, est si haletante ! Tout s’y produit en hâte et sous forme de compétition : l’action, la pensée. Remonter aux sources est trop long. » (André Leo)
« Dans
notre pays, nous jouissons de trois choses parmi les plus précieuses qui soient
: la liberté de parole, la liberté de conscience, et la grande prudence de ne
pas les exercer. » (Twain)
« Je ne
suis pas étonné de voir les hommes coupables, mais je suis souvent étonné de ne
pas les voir honteux. » (Swift)
« Quant au
bureaucrate pris individuellement, le but de l’État devient son but privé :
c'est la curée aux postes plus élevés, c'est le carriérisme. Tout d'abord, il
considère la vie réelle comme une matière inerte car pour lui l'esprit de cette
vie réside dans une réalité séparée et autonomisée : la bureaucratie. L’État
n'existe pour lui que sous la forme d'une multitude d'esprits bureaucratiques
figés, reliés uniquement par la subordination et l'obéissance passive. »
(Marx)
« La
bureaucratie est le matérialisme sordide que nous venons d'évoquer. En
revanche, son spiritualisme sordide apparaît dans le fait qu'elle veut tout
faire, c'est à dire faire de la volonté la causa prima, la cause première :
comme elle est vouée à l'activité et comme elle reçoit son contenu du dehors,
elle ne peut prouver son existence qu'en imposant une forme et une limite à ce
contenu. Le bureaucrate ne voit dans le monde qu'un simple objet de son activité. »
(Marx)
« Une idée
morte produit plus de fanatisme qu'une idée vivante. Disons même qu'elle seule
en produit, puisque les imbéciles, comme les corbeaux, sentent uniquement les
choses mortes. Et ils sont tant et tant à fourmiller frénétiquement sur les
choses mortes que celles-ci, parfois, semblent s'animer. » (Sciascia)
« Au
crépuscule, au lieu des coyotes, hurlaient les speakers pour nous dire comment
avoir les dents blanches et des cheveux qui brillent ... » (Rochefort)
« Ce qui
domine la "sensibilité moderne" c'est l'hyperexcitabilité (...). Sous
les spasmes, c'est l'asthénie qui règne. » (Bégout)
« Son
interlocuteur défendait une institution qui ne possédait plus qu'un simulacre
d'existence; sortie des pandectes poussiéreux, elle survivait seulement en
effet dans la tête de quelques hommes qui ont tiré de formules artificielles
les concepts avec lesquels ils ont contracté une symbiose de fantômes. »
(Wassermann)
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