Paru en Angleterre en 1988 sous le titre "Running Wild", traduit une
première fois en français sous le titre "Le massacre de Pangbourne" et
réédité en France en 2013 sous le titre "Sauvagerie" aux Éditions
Tristram , cette longue nouvelle de J. G. Ballard se révèle être
toujours d'une remarquable actualité. Cette actualité "aggravée"
interpelle puisque, en terme de société, rien ne semble s'être "arrangé"
: laissant vertigineusement ouverte l'hypothèse de Ballard.
Que ce soit
en termes de rapports de classes, d'ouverture aux autres, d'éducation,
de "dialogue intergénérationnel", tout s'est au contraire
prodigieusement alourdi.
L'occultation des "problèmes" est devenue la
règle la plus commune d'une société qui n'ose même plus se regarder en
face; même lorsqu'il s'agit de ses propres enfants.
Préférant croire
probablement que, "Ce dont l'on ne parle pas, n'existe pas." Et restera
donc sans conséquence.
Ballard envisage donc ici l'une de ces
conséquences possibles : assez sinistre sans doute, mais si étrangement
probable quand l'on y réfléchi.
"Par où commencer ? On a déjà tant écrit sur ce que la presse populaire
du monde entier appelle le "massacre de Pangbourne" qu'il me paraît
difficile de garder l'esprit clair en face de cet événement tragique.
Depuis deux mois la télévision nous a littéralement bombardés
d'émissions commentant l'assassinat des trente-deux occupants de cette
résidence de luxe situé à l'ouest de Londres, et l'on a tellement
spéculé sur l'enlèvement de leurs treize enfants qu'il ne semble guère
possible d'échafauder une seule hypothèse nouvelle. "
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