vendredi 14 mars 2014

Carnet de citations - Histoire/ Historiosophie 5



Lettre à sa famille du 5 avril 1833
"On reproche aux jeunes gens d'user de la violence. Mais ne sommes-nous pas dans un état de violence perpétuelle ? Parce que nous sommes nés et que nous avons grandi dans un cachot, nous ne remarquons plus la fosse où nous sommes, avec des fers aux pieds, et un bâillon sur la bouche. Qu'appelez-vous donc légalité ? Une loi qui fait de la grande masse des citoyens un bétail bon pour la corvée afin de satisfaire les besoins artificiels d'une minorité insignifiante et corrompue ? » (Buchner)

« Notre livre regarde par "en bas". (..) L'invisibilité historique de la plupart des sujets de ce livre s'explique largement par la répression qui les a originairement frappés : la violence du bûcher, du billot, de la potence et des fers d'une cale de navire. Elle s'explique aussi par la violence de l'abstraction qui domine l'écriture de l'histoire longtemps prisonnière de l’État-nation, qui reste le schème d'analyse non interrogé de la plupart des enquêtes. » (Rediker)

« Ces jours-ci, un peu partout, on n'entend que des gens déclarer qu'ils se sont trompés. Des hommes politiques considérables tombent à genoux devant les confessionnaux de la presse à grands tirages, battent leur coulpe, avouent avec frénésie leurs erreurs. Seulement, ils ne disent jamais : "Je me suis trompé." Toujours : "Nous nous sommes trompés." Et le curé-interviewer ne demande jamais comme le curé-curé : "Combien de fois, mon enfant ?" » (Sciascia)

« Il aimerait sans doute rester, réveiller les morts et rassembler ce qui a été brisé. Mais une tempête se lève depuis le Paradis, elle s'est prise dans ses ailes et elle est si puissante que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement dans l'avenir auquel il tourne le dos tandis que le tas de ruine devant lui grandit jusqu'au ciel. Ce que nous appelons le progrès, c'est cette tempête. » (Benjamin)

« Une brèche est alors un moment au cours duquel les rapports de domination sont brisés et d'autres rapports sont créés. C'est aussi un moment au cours duquel le rire fait une percée à travers le sérieux de la domination et de la soumission, non pas le rire individuel mais un rire collectif qui ouvre sur un autre monde. » (Holloway)

« Le manque de rencontres est exprimable en un chiffre concret, qui pourrait caractériser l’état historique du monde (…) Notre activité, découlant de cette analyse, doit critiquer pratiquement les motifs pour lesquels il n’y a pas de rencontres. » (I.S.)

« Les philosophes ont simplement interprété le monde de façons différentes; il s'agit de le modifier. » (Marx)

« Quelques mois plus tard, j'eus l'occasion de lire en prison un article de l'historien bolchéviste Pokrovsky sur l'Inquisition espagnole. J'appris par cet article que c'étaient là les questions classiques que l'Inquisition posait à ses prisonniers. J'eus encore souvent l'occasion de me souvenir de l'Inquisition et de l'ordre des Jésuites à propos des événements de Russie et des méthodes de la Guépéou. » (Ciliga)

« Vous êtes au pouvoir en Russie, mais qu'est-ce qui a changé ? Les usines et la terre ne sont pas aux mains des travailleurs, mais dans celles de l’État-patron. Le salariat, le mal fondamental de l'ordre bourgeois, continue d'exister; c'est pour cela que sont inévitables la faim, le froid et le chômage. Vous êtes les représentants de la classe des bureaucrates-fonctionnaires. »
(Proclamation anarchiste en 1919) 

«Appel interjeté contre cette représentation dégénérée qu'est devenu la chambre des communes auprès du corps politique représenté que constitue la généralité du peuple libre. »
Titre d'un pamphlet de Richard Overton (17 juillet 1647) 

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