C'est loin la Chine ?
A Touch of Sin est un film qui désespère de notre temps, de ce que la
mondialisation marchande a fait de nos sociétés; de comment ont été
systématiquement détruites des cultures millénaires et surtout du
comment a été anéanti le lien humain.
Ainsi "les eaux glacées du calcul égoïste" triomphent-elles partout
renvoyant les êtres à une solitude sans espoir et à la violence
primitive de la survie réduite à sa plus simple expression..
La Chine qui est devenue le pays phare de cette mondialisation
déshumanisée en est, si l'on peut dire, la vitrine démonstrative
idéale.; comme une amplification démesurée de l'image des désastres qui
s'annoncent. Image concrète de ce "spectaculaire intégré" qu'annonçait
Debord dans ses "Commentaires sur la société du spectacle" où le
totalitarisme étatique, bureaucratique et policier, fonctionne en
parfaite symbiose avec la machine à broyer capitaliste.
De la société humaine ne restent que des bribes dont l'image pitoyable
des individus accrochés à leurs portables, symboles de la communication
devenue illusoire dans un environnement partant en lambeaux. De cette
Chine que nous "consommons" désormais chaque jour, pourrons-nous croire
longtemps encore qu'il s'agit d'un autre monde qui ne nous concernerait
pas.
"A Touch of Sin" fait référence à "A Touch of Zen" , un film de King Hu datant de1969.
RépondreSupprimerLe tigre est l’animal du pouvoir par excellence ; un 虎饱 [hǔ bǎo] « tigre repu », c’est un fonctionnaire,
虎政 [hǔ zhèng], c’est un régime autoritaire ; « taquiner la moustache du tigre », c’est risquer des ennuis en bravant le pouvoir des puissants.